Parcours nature

Le jardin du Directeur est bordé par la Vienne et l’embouchure de l’Envigne. Lieu d’agrément planté d’arbres exotiques, tel le tulipier d’Amérique ou d’espèces plus communes comme les aulnes ou les charmes, il abritait un potager et des serres.

Ce jardin, réservé à l’usage du directeur, s’inscrivait dans le plan d’organisation primitif du site. Agrément de l’hôtel directorial, il donne à ce dernier un air de petit château. L’aménagement paysager à l’anglaise, qui privilégie l’irrégularité, les lignes courbes des allées, pour rester proche de la nature, était prisé au XIXe siècle, après le succès des jardins à la française, très géométriques.

La conception du jardin du Directeur daterait des années 1830. Le cadastre Napoléonien de 1833 montre un espace planté à l'emplacement du jardin. A cette époque, la manufacture connaît une période de grande prospérité et d'extension, la création du jardin du Directeur peut être vu comme une forme d'apparat.

Un plan de 1843 donne plus de détails sur le contenu du jardin. on ignore s'il s'agit d'un projet ou d'une reproduction de la réalité. Il montre un jardin clos d'un mur et peut-être d'un quai pavé en contrebas. Cette enceinte a certainement été créée à la même époque que le canal (à partir de 1821) et en même temps que les cinq massifs constitués des terres de déblais du canal pour se parer contre les crues et qui serviront de base aux 5 bâtiments d’usine en front de Vienne.

Le centre du jardin est occupé par un parc dessiné « à l’anglaise » avec des cheminements aux courbes sinueuses. On notera au sud, le dessin des allées évoquant la forme d’un oiseau avec à la place de l’œil, certainement l’emplacement d’une statue. La partie ovale devait être un bassin, remplacé plus tard par un cheminement d’eau. Au nord du jardin, le dessin d’un pavillon entouré d’une enceinte construite laisse à penser qu’il s’agirait peut-être de l’emplacement de l’ancienne poudrerie, placée ici, loin des usines, pour des raisons de sécurité.

Certains documents font aussi mention de serres et d’un potager dans le jardin du Directeur mais, aucune archive illustrée ne nous montre ces éléments. 

Les multiples plans et images montrent différentes vues du jardin du Directeur qui, dans l’ensemble, laisse à penser que celui-ci n’a guère changé fondamentalement depuis sa création. Hormis les éléments ajoutés puis enlevés comme indiqué plus haut, la seule évolution importante par rapport au plan de 1843 est la décomposition en 2 parties distinctes du jardin, avec au nord un massif très planté et au sud une grande pelouse parsemée de grands arbres.  

L’intérieur du jardin, composé comme un parc à l’anglaise, alterne les grandes pelouses plantées de beaux spécimens comme le tulipier, de grands conifères et des bosquets très denses d’espèces plus communes. On y retrouve également la présence de l’eau, avec l’aménagement d’un ruisseau artificiel qui serpente sous les arbres. La forte végétalisation du cœur du jardin offre une succession de lieux très intimes, parfois très fermés, qui renforcent le sentiment d’insularité et d’isolement.